Se lancer
Tous les papiers ne sont pas signés.
Mais j'ai eu le rendez-vous hier avec la tutrice de l'IUT.
Et aujourd'hui, j'ai vu le gérant de la boutique rentrer les lettres de mon nom, celles de mon prénom, puis les chiffres des dates fatidiques dans son planning des stagiaires. J'ai retenu mon souffle.
Alors, on peut dire que c'est comme si.
Durant trois mois environ (début avril - début juillet), je serai donc stagiaire à Momie Mangas, librairie spécialisée dans le manga à Grenoble.
Au départ, je n'avais pas osé leur demander. Je ne voulais pas qu'ils me prennent de façon "forcée", du genre pas oser me dire non. Je me rends compte que, d'une certaine façon, c'est insultant de ma part d'avoir pensé ça U_U Fufu.
Après, je m'étais dit que si je faisais une bêtise pendant mon stage, je ne saurais pas quoi faire face à eux. Et oui, quand on est dans une structure qu'on ne connait pas, même si on "fait de la merde" (pardonnez moi l'expression), après on se casse et ils n'entendent plus jamais parler de nous. Alors que là... C'est différent... C'est pas que je me rends à Momie une à deux fois par semaine, mais presque xD
Bref. J'ai essayé de trouver toutes les excuses possibles pour faire mon stage ailleurs. Mais pourquoi ? Pourquoi ? Là faut que quelqu'un m'explique, parce que moi-même je ne comprends pas ma connerie.
Peut-être qu'on m'a tellement dit que "les bibliothèques c'est mieux" et puis "le manga c'est pas sérieux", et blablabla, qu'inconsciemment je me suis interdit le plaisir de pouvoir travailler dans un milieu qui me passionne... C'est absolument aberrant. Je ne veux pas reproduire les erreurs d'autres personnes, à savoir privilégier ce qui m'offre plus de perspectives professionnelles/financières au détriment de ce qui me plait vraiment. Et plus précisément, je refuse de négliger mon moral et mes envies. Je ne veux pas pleurer en allant bosser, je veux sourire et en être fière.
Le fait est qu'il y a une semaine, au détour de trois mots lancés après avoir payé mes mangas du jour, j'ai su qu'ils pouvaient m'accueillir. Toute l'après-midi, j'ai tout de même démarché des bibliothèques, secteur jeunesse.
Et toute la semaine, j'ai fait des recherches pour pouvoir trouver un projet potable pour aller en librairie mangas (et oui, sans projet, pas de stage). Ces pensées m'ont littéralement bouffé.
Hier donc, rendez-vous avec la madame qui valide nos stages à l'IUT. Je parle, je lui raconte que Momie Mangas peut me prendre. Elle fait la moue. Et j'en viens au "je ne veux pas retourner en bibliothèque", et lorsque je tente de parler de mes stages précédents, je fonds en larmes. Je crois que je les avais retenues bien trop longtemps celles-là.
[Tout sauf revivre le cauchemar de l'an passé avec mon second stage en bibliothèque. Se lever et penser avec effroi à la journée qui arrive, se coucher le ventre noué par la peur et l'angoisse d'y retourner le lendemain. Il était là en plus, mon amoureux, il y a un an. Là je serai seule.]
Alors lorsqu'elle m'a dit "mais si vous voulez vraiment aller là-bas, dans cette librairie, je ne vous mettrai pas des bâtons dans les roues!", j'ai pris ma décision.
Et voici donc un projet qui se concrétise (enfin presque, mais on va pas chipoter hein! :p). Ouf. Je n'ai pas encore fini d'en baver, mais je vais m'accrocher. Cette avancée me permet aujourd'hui de panser d'autres plaies.
Mettre en avant les choses positives. Oublier ce qui ne va pas, le mettre dans une petite boite fermée à double tour et attendre que cela s'arrange.
Je continue à y croire.
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